Au risque de choquer encore une fois les puristes de la marque LR, voici la présentation de ma dernière création.
La Bugatti type 57S atalante a été présentée au salon automobile de Paris 1935 et la production commença en 1936 comme le fameux jouet Auto-route LR.
Vous aurez remarqué que j'adore les Bugatti. Après avoir construit des châssis pour une Atlantic, puis une Aérolithe et une Bugatti 35, j'ai cherché quel autre modèle de Bugatti existait en maquette métallique au 1/24 ème, cette échelle correspondant aux dimensions des voitures LR. J'ai trouvé l'Atalante produite par Franklin Mint. Les productions de ce fabricant sont d'un meilleur niveau de qualité que celles de Burago, il y a d'ailleurs une nette différence sur le prix de vente. J'ai pu en trouver une assez facilement d'occasion sur un site de vente en ligne, je ne voulais pas payer le prix fort pour ne conserver que la carrosserie! car je démonte tout pour introduire un châssis et un train avant de ma fabrication.
Comme pour tous les autres véhicules transformés, j'ai fabriqué le châssis dans une plaque de laiton de 1 mm d'épaisseur, qui avec quelques pliages et les pièces boulonnées est capable d'offrir une rigidité suffisante.
L'Atalante de chez Franklin étant légèrement plus large qu'une voiture LR, aussi j'ai dû fabriquer un pare-choc spécifique tout en conservant le principe LR. Je l'ai fait en laiton, quand j'aurai le temps, je lui ferai un nickelage.
Ensuite j'ai entièrement fabriqué le train avant, pivots de roue avec leur bras de direction. Là aussi, je conserve le principe de construction de LR.
Puis j'ai tourné des jantes dans une barre d'aluminium (diamètre 20 mm) dans le style des jantes plates Bugatti. J'aurais aimé faire des jantes à rayons, mais je ne sais pas encore le faire.
Le plus compliqué a été la phase de fabrication des papillons de roue, à l'avant il ma fallait faire 2 boulons avec une tête en forme de papillon pour visser dans les pivots et à l'arrière 2 écrous papillons vissés sur l'axe de roue (les roues étant également vissées sur cet axe). Ces pièces en aluminium ont été partiellement usinées au tour à métaux. Le filetage des boulons a été réalisé à l'aide d'une filière de 3 mm. Le plus compliqué restait à faire à la main pour les papillons, à l'aide d'une petite disqueuse, puis d'une lime fine, la finition étant effectuée par polissage au papier à l'eau de différentes granulométries. Le résultat final me satisfait, mais quel travail de patience nécessaire car il m'a fallu près de 3 heures pour chaque pièce, sachant qu'il y a avait une 5ème pièce à faire pour la fixation de la roue de secours sur le coffre.
Le profil de l'Atalante ne permettant pas de placer un moteur de voiture LR, j'ai donc décidé d'utiliser un petit moteur électrique moderne, le même que celui de la Bugatti 35 déjà construite.
Etant donné que le diamètre des roues est très différent de celui de la Bugatti 35, j'ai dû recalculer le rapport de démultiplication pour que la vitesse de l'auto soit identique. J'ai réussi à trouver 2 petits pignons coniques (à module 0,5) répondant à mes besoins.
Le petit moteur a été placé à l'avant, comme dans la vraie, il est tellement petit que j'ai pu conserver l'intérieur de l'habitacle et son plancher à moquette, ainsi que les sièges, le tableau de bord et le volant. L'axe de transmission sortie moteur vers le pont arrière a pu être placé à l'intérieur du tunnel prévu à cet effet, entre les sièges, on aurait dit que cette maquette était faite pour cette transformation !
J'ai lesté la partie arrière du châssis pour donner une meilleure adhérence lors de la montée du pont. Au final l'auto pèse 560 grammes, soit 100 g de moins qu'une auto LR.
Ensuite, c'était la phase de construction du palpeur électrique placé sous le châssis pour capter la polarité du centre de la piste. J'ai remplacé le sabot d'aile arrière qui était en plastique par une pièce fabriquée en aluminium, car dans les virages à droite ce sabot frotte sur le rebord de la piste et permet de capter la seconde polarité, tout comme le pare-choc avant.
J'ai terminé par les finitions: remplacement du bouchon à essence, de la plaque d'immatriculation par des pièces en aluminium. J'ai également fabriqué une plaque en aluminium pour enjoliver la partie avant du châssis comprise entre la calandre et le pare-choc.
Cette transformation a été étalée sur plusieurs mois, ainsi je ne saurais dire combien d'heures elle a nécessité, il ne faut pas compter. Je me fais plaisir en concevant, construisant et enfin regardant l'objet terminé !
photo de la Franklin transformée et d'une Franklin d'origine
Il y a plein d'autres modèles en attente de transformation, dont une autre Bugatti mais il y aura peut être des modèles surprenants, reste à trouver le temps !