
Comme une majorité de moteurs de cette époque, surtout en très petite cylindrée, il est du type « diesel » ou auto-allumage. En clair, c’est juste la compression qui crée l’explosion, on utilise donc un carburant particulièrement explosif, généralement mélange d’éther, d’alcool et d’huile. De ce fait, à la place de la bougie, une trouve un système de réglage de la compression, que l’on ajuste en fonction du fonctionnement.

Le plus intéressant, c’est bien sur l’intérieur avec une conception assez incroyable. Au centre, la chemise est constituée d’un tube d’acier sur lequel est soudé le transfert principal, sous la forme d’un U fermé aux extrémités. L’admission s’effectue via la jupe du piston, puis les 2 trous du piston correspondent avec le transfert. On remarque même sur le dessus du piston un petit décrochement qui joue le rôle de déflecteur (comme sur les Veco par ex.). La bielle en acier est réduite à sa plus simple expression, de même que le vilebrequin et seul le carter est moulé. Bien sûr, pas de carburateur, mais une buse directement soudée sur la chemise avec un pointeau principal.
Sachant que nombre des pièces ont été réalisées à la main, on imagine le travail pour faire de la série en conservant la même qualité !

On voit bien ici la buse d’admission et son pointeau, avec juste au dessus l’échappement constitué de 2 trous. Le bouchon arrière est vissé dans le carter et tout en haut, le classique système de réglage de compression avec contre-piston.

Une jolie mécanique, dont date et lieu de fabrication sont plus que symbolique, 1944 à Paris ! Si comme moi l’on s’intéresse un peu à l’histoire, on ne peut que s’interroger sur les motivations d’une telle activité en cette période, même si l’on sait bien que la vie continuait son cours dans tous les domaines. Dans la légende, il se dit que l’on travaillait aussi à fabriquer un mini groupe électrogène portatif, qui aurait permis aux résistants d’utiliser leurs émetteurs en toute autonomie…